Phényléphrine
Dernière mise à jour des informations : juin 2023
La plupart des grossesses aboutissent à des bébés en bonne santé, mais il existe des risques de complications et de résultats inattendus. Ces risques sont appelés risques de base. Au Canada, le risque de base de malformations congénitales majeures se situe entre 3 % et 5 %; donc 3 à 5 bébés sur 100 nés dans la population générale du Canada présentent une malformation congénitale majeure. Il existe également des risques de base pour les fausses couches (soit 15 à 25 grossesses sur 100), la prématurité et d’autres résultats indésirables. Les renseignements fournis indiquent si la prise de ce médicament est susceptible de modifier ces risques.
Résumé : Environ 1 600 grossesses avec exposition à la phényléphrine au premier trimestre ont fait partie des études publiées. D’après ces études, la prise de phényléphrine pendant la grossesse ne devrait pas entrainer la naissance d’un plus grand nombre de bébés avec des malformations congénitales majeures par rapport à la population générale.
La phényléphrine peut faire rétrécir les vaisseaux sanguins (les rendre plus étroits) et on ignore si cela peut diminuer le flux sanguin vers le placenta. Pour cette raison, il convient d’éviter d’en prendre pendant plus de quelques jours. La phényléphrine peut également augmenter la tension artérielle, alors il est conseillé de l’utiliser avec prudence.
Cette information sur la phényléphrine est générale et concerne uniquement l’usage médical. Elle ne remplace aucunement les soins médicaux et les avis de votre prestataire de soins. Pour toute question concernant la posologie, le moment de la prise, les effets secondaires, les interactions, etc., veuillez consulter avec votre prestataire de soins de santé ainsi que lire la notice fournie avec votre médicament.
Bien que les participant·es aux études mentionnées ci-dessous aient pu utiliser la phényléphrine en combinaison avec d’autres produits, les études ne traitent généralement pas en détail des combinaisons de médicaments. C’est donc difficile de dire s’il est sécuritaire de combiner ce médicament avec d’autres produits pendant la grossesse ou l’allaitement.
La phényléphrine est utilisée à plusieurs fins.
On la retrouve dans les médicaments contre la toux et le rhume qui sont pris par voie orale ou utilisés comme vaporisateur nasal où elle agit comme un décongestionnant pour débloquer le nez. Un examen scientifique récent de la FDA révèle que la phényléphrine administrée par voie orale pourrait ne pas être efficace comme décongestionnant.
On la retrouve aussi dans des produits contre les hémorroïdes où elle est utilisée de manière topique (sur la peau), sous forme de pommade ou de suppositoire pour soulager les brûlures et les démangeaisons provoquées par les hémorroïdes.
Elle se trouve également dans certaines gouttes ophtalmiques servant à dilater (élargir) la pupille.
Enfin, la phényléphrine est utilisée en chirurgie pour traiter ou prévenir l’hypotension artérielle (tension trop basse).
Cette page de renseignements traite de l’utilisation de la phényléphrine en tant que décongestionnant pour la toux et le rhume.
Si le produit que vous utilisez contient d’autres ingrédients actifs, veuillez consulter notre page expositions A-Z pour vous renseigner sur les ingrédients.
Pour en savoir plus sur le traitement de la toux et du rhume pendant la grossesse et l’allaitement, veuillez cliquer sur le lien.
Prononciation
/fén–il–EF-rine/
Revenez consulter cette page plus tard. Nous vérifions s’il existe des données concernant les effets de la phényléphrine sur la préconception.
Plusieurs études ont analysé plus de 1 600 expositions à la phényléphrine au premier trimestre de grossesse. Les données disponibles sur l’usage de la phényléphrine au premier trimestre de grossesse ne montrent pas un risque accru de malformations congénitales majeures au-delà du risque de base au sein de la population générale. Une analyse (test) effectuée dans le cadre d’une étude a révélé qu’il peut exister un risque accru de malformation cardiaque rare. Toutefois, vu le modèle d’étude, ce résultat pourrait découler du hasard et a peu de chance de représenter un risque réel. Et même si ces résultats étaient concluants, le risque de ces malformations congénitales reste faible (environ 4 malformations congénitales sur 1 000). Aucune autre étude, y compris des études plus importantes, n’a montré un risque accru de malformation cardiaque.
Aucune étude publiée ne porte sur les fausses couches, la prématurité ou d’autres résultats indésirables liés à l’usage de la phényléphrine pendant la grossesse.
Revenez consulter cette page plus tard. Nous vérifions s’il existe des données concernant les effets de l’exposition paternelle à la phényléphrine.
Nous n’avons pas trouvé d’étude publiée traitant des effets que l’usage de la phényléphrine pendant la grossesse pourrait avoir sur l’enfant. Nous mettrons cette section à jour si des études sont publiées.
Si vous prenez des médicaments pendant l’allaitement et constatez que votre enfant présente de nouveaux problèmes de santé ou des symptômes, veuillez communiquer avec votre prestataire de soins de santé. En cas d’urgence, veuillez vous rendre à l’urgence ou appeler le 911.
Les personnes qui consomment un médicament ou une substance pendant l’allaitement doivent savoir dans quelle mesure le produit passe dans leur lait. La dose relative reçue par l’enfant (DRRE) constitue l’une des mesures généralement utilisées pour en évaluer la concentration. Pour ce faire, on compare la dose de médicament reçue par l’enfant dans le lait humain à la dose absorbée par le parent qui allaite. La plupart des médicaments dont la DRRE est inférieure à 10 % sont généralement compatibles avec l’allaitement d’un enfant en bonne santé. Il n’est pas nécessaire de calculer la DRRE pour chaque personne, car la valeur devrait le plus souvent correspondre à celle obtenue dans les recherches. Nous indiquerons la DRRE dans les renseignements ci-dessous, quand elle est connue.
Il n’existe aucune étude sur la consommation de la phényléphrine pendant l’allaitement.
D’après les propriétés de la phényléphrine, elle devrait passer dans le lait humain. Cependant, compte tenu de l’inexistence d’études sur la consommation de ce médicament pendant l’allaitement, il est impossible d’estimer sa concentration dans le lait humain. Certains renseignements suggèrent que lorsque la phényléphrine est prise en même temps que l’acétaminophène, la quantité susceptible de passer dans le lait humain peut augmenter. Au Canada, la plupart des médicaments contenant de la phényléphrine contiennent également de l’acétaminophène. Veuillez cliquer sur Comment trouver les ingrédients actifs pour vérifier les ingrédients actifs contenus dans ces médicaments.
Des données animales montrent que la phényléphrine entraine une diminution de la production de lait. Il n’existe pas d’études humaines sur la production de lait. Lorsque vous choisissez un médicament à prendre par voie orale, il est conseillé de privilégier des produits qui ne contiennent pas de phényléphrine, surtout au cours du premier mois d’allaitement ou si vous vous souciez de votre production de lait.
L’utilisation d’un vaporisateur nasal ou de gouttes ophtalmiques contenant de la phényléphrine ne devrait pas avoir d’incidence sur la production de lait ou sur l’allaitement.
Nous n’avons trouvé aucune étude publiée traitant des effets que l’usage de la phényléphrine pendant la grossesse pourrait avoir sur les résultats de santé à long terme chez les enfants et les adultes. Nous mettrons cette section à jour si des études sont publiées.
Les régimes provinciaux ou nationaux d’assurance-médicaments pour Autochtones couvrent le coût de certains médicaments pour les personnes admissibles. Voir la page Vérification de la prise en charge des médicaments du Programme de médicaments de l‘Ontario(PMO) ou le Programme des services de santé non assurés (SSNA) Liste des médicaments pour vous assurer que la phényléphrine est couverte.
Si vous ne suivez pas la prescription pour un médicament, en dépassez la dose prescrite ou le prenez avec certaines autres drogues, il peut être néfaste pour vous, pour votre grossesse ou pour l’enfant qui reçoit votre lait.
Si vous prenez des drogues ou médicaments à des fins non médicales ou au-delà des recommandations d’un prestataire de soins alors que vous êtes une personne enceinte, nourrissez votre enfant de votre lait ou êtes parent, consultez la ressource sur la réduction des méfaits pour d’autres renseignements. En cas d’urgence, veuillez vous rendre à l’urgence ou appelez le 911.
Grossesse :
Plus de 1 600 grossesses avec exposition à la phényléphrine au premier trimestre ont fait partie des études publiées. Selon les données disponibles, consommer de la phényléphrine pendant la grossesse n’augmenterait pas le risque de malformation congénitale majeure au-delà du risque de base.
La phényléphrine produit une vasoconstriction artérielle systémique. On ignore s’il peut en résulter une réduction du flux sanguin vers le placenta des humains; il a été prouvé que c’est le cas chez les animaux. Pour cette raison, il convient d’éviter d’en prendre régulièrement. La phényléphrine peut aussi augmenter la tension artérielle, alors la prudence est de mise.
Selon les données disponibles, aucun risque accru de malformation majeure n’est susceptible de survenir en raison d’une exposition à la phényléphrine en début de grossesse. L’une des analyses effectuées dans le cadre de l’une des études indique qu’il pourrait exister un risque accru de canal atrioventriculaire (rapport de cote ajusté = 8,0, IC à 95 % : 2,5 à 25,3 pour 4 cas exposés). Cependant, en raison de plusieurs limites liées à la méthodologie de cette étude, notamment la petite taille de l’échantillon exposé à la phényléphrine, un biais de rappel et les comparaisons multiples effectuées, ce résultat découle probablement du hasard et est peu susceptible de représenter un risque réel. Et même si cette constatation était concluante, le risque de malformation congénitale reste rare (environ 4 sur 1 000). Aucune autre étude, y compris des études plus importantes, n’a montré un risque accru de malformation cardiaque à la naissance.
Aucune étude publiée ne porte sur les fausses couches, la prématurité ou d’autres résultats indésirables liés à l’usage de la phényléphrine pendant la grossesse.
Allaitement :
L’un des facteurs permettant de savoir si un médicament est compatible avec l’allaitement est le pourcentage de la dose relative reçue par l’enfant (DRRE). La DRRE permet d’estimer le degré d’exposition de l’enfant à un médicament qui passe dans le lait humain. Il s’agit du rapport entre les doses ajustées au poids de l’enfant et au poids de la personne qui l’allaite. La dose ajustée au poids de l’enfant est estimée en fonction de la concentration du médicament dans le lait humain et d’une supposition de consommation quotidienne de lait par l’enfant de 150 ml/kg/jour. En général, la plupart des médicaments dont la DRRE est inférieure à 10 % sont compatibles avec l’allaitement d’enfants ayant une croissance et un développement normaux. Le métabolisme, la clairance et la concentration du médicament dans le sang de l’enfant ne sont pas pris en compte dans le calcul de la DRRE. Même si la DRRE peut quelquefois varier, dans la plupart des cas, la valeur estimée est adéquate dans un but clinique et il n’est pas nécessaire de la calculer pour chaque personne. Nous indiquerons la DRRE dans les renseignements ci-dessous, quand elle est connue.
Aucune étude n’a été publiée sur le passage de la phényléphrine dans le lait humain.
La masse moléculaire de la phényléphrine est de 167 g/mol, ce qui signifie qu’elle est assez petite pour passer dans le lait humain. La biodisponibilité orale de la phényléphrine est estimée à 38 %. Certaines données suggèrent que lorsque la phényléphrine est prise en association avec de l’acétaminophène, sa biodisponibilité peut doubler. Par conséquent, la quantité de phényléphrine susceptible de passer dans le lait humain peut augmenter. Sa biodisponibilité ne change pas lorsqu’elle est prise en association avec de l’ibuprofène. Au Canada, la phényléphrine par voie orale n’est disponible que dans des préparations combinées, dont la plupart contiennent de l’acétaminophène.
Des données animales suggèrent que la phényléphrine entraine une diminution de la production de lait. Il n’existe aucune étude humaine sur la production de lait. Si vous envisagez de prendre un médicament par voie orale, il est préférable d’opter pour des préparations ne contenant pas de phényléphrine, surtout au cours du premier mois d’allaitement ou si vous vous souciez de votre production de lait.
Les préparations de phényléphrine par voie nasale et ophtalmique ne devraient pas entrainer une diminution de la production de lait.
Réduction des méfaits:
Si votre patient·e prend des drogues ou des médicaments de manière contre-indiquée pendant la grossesse, l’allaitement ou le parentage, consultez la ressource sur la réduction des méfaits pour d’autres renseignements. En cas d’urgence, veuillez l’orienter vers l’urgence ou appeler le 911.
Ressources supplémentaires :
Monographie sur les médicaments et les produits de santé naturels
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